L’essentiel à savoir
Si vous avez un doute, parcourez « guides conformes FinlandCOE », avec méthodologie simple et points d’attention.
L’European Accessibility Act transforme le secteur du livre numérique européen dès juin 2025.
Pour aller plus loin, appuyez-vous sur « numérique accessibilite », avec récapitulatif des risques et solutions.
- Échéances clés : nouveaux ebooks accessibles au 28 juin 2025, fonds existant conforme au 28 juin 2030
- Sanctions financières : amendes jusqu’à 7 500 euros par infraction (ARCOM) et 20 000 euros pour pratiques commerciales trompeuses
- Huit critères techniques obligatoires : synchronisation audio-texte, compatibilité technologies d’assistance, navigation accessible, alternatives textuelles
- Exemptions possibles : micro-entreprises, charge disproportionnée, transformation fondamentale de l’œuvre avec justification documentée
- Accompagnement sectoriel : plan stratégique ministériel, formations spécialisées, retour d’expérience de la rentrée littéraire adaptée
L’European Accessibility Act représente un tournant majeur pour l’industrie du livre numérique européenne. Cette directive européenne, qui entrera en vigueur le 28 juin 2025 pour les nouveaux produits, impose aux éditeurs d’ebooks des obligations strictes en matière d’accessibilité numérique. L’enjeu dépasse la simple conformité réglementaire : il s’agit de garantir l’accès à la culture et à l’information pour des millions de personnes en situation de handicap à travers l’Union européenne. Nous examinerons les trois dimensions cruciales de cette révolution : le cadre réglementaire avec ses échéances et sanctions, les exigences techniques précises pour rendre les livres numériques accessibles, et enfin les stratégies d’adaptation que nous conseillons aux éditeurs pour transformer cette contrainte en opportunité.
Cadre réglementaire EAA : échéances et sanctions pour les éditeurs
Calendrier d’application et délais de mise en conformité
Le calendrier d’application de l’EAA s’articule autour de deux dates fondamentales que nous devons retenir. La première échéance, fixée au 28 juin 2025, concerne tous les nouveaux produits et services numériques mis sur le marché européen. Pour les éditeurs, cette directive s’applique spécifiquement aux livres numériques homothétiques définis par la loi française du 26 mai 2011 sur le prix unique du livre numérique. Cette définition exclut explicitement les livres audio, qui relèvent d’une autre catégorie de contenus.
La seconde échéance, programmée pour le 28 juin 2030, concerne l’ensemble du fonds existant. Cette période transitoire de cinq années offre aux éditeurs le temps nécessaire pour adapter leurs catalogues déjà publiés aux nouvelles exigences d’accessibilité. Cette distinction temporelle entre nouveaux contenus et fonds existant témoigne de la volonté européenne d’accompagner progressivement la transformation du secteur sans paralyser l’activité économique. Pour comparer vos options, examinez « obligations légales d’accessibilité numérique (essentiel) », avec rappels essentiels et conseils pratiques.
Le champ d’application englobe tous les éditeurs proposant des livres numériques dans l’Union européenne, qu’ils soient établis ou non sur le territoire communautaire. Cette approche extraterritoriale garantit une protection uniforme des utilisateurs européens, indépendamment de l’origine géographique des plateformes de distribution ou des services de publication en ligne.
| Date limite | Produits concernés | Obligations |
|---|---|---|
| 28 juin 2025 | Nouveaux ebooks | Accessibilité native obligatoire |
| 28 juin 2030 | Fonds existant | Mise en conformité complète |
| En continu | Tous les formats | Respect des 8 critères techniques |
Autorité de contrôle ARCOM et mécanismes de sanctions
L’ARCOM assume le rôle d’autorité de contrôle pour veiller au respect des obligations d’accessibilité dans le secteur du livre numérique français. Cette institution dispose de pouvoirs d’investigation étendus pour évaluer la conformité des éditeurs aux exigences européennes. Les mécanismes de contrôle s’appuient sur plusieurs sources d’information : audits réguliers programmés, plaintes directes d’utilisateurs rencontrant des difficultés d’accès, signalements d’associations représentant les personnes handicapées, et inspections d’initiative menées par l’autorité.
Le système de sanctions financières prévoit des amendes maximales de 7 500 euros par infraction constatée pour les personnes morales. Cette sanction de 5ᵉ classe peut être appliquée pour chaque livre numérique non conforme identifié lors des contrôles. La DGCCRF complète ce dispositif en intervenant sur les aspects commerciaux, avec des amendes pouvant atteindre 20 000 euros par infraction pour les pratiques trompeuses ou les défauts d’information des consommateurs.
L’application extraterritoriale de ces sanctions constitue un point crucial : les entreprises étrangères commercialisant des ebooks sur le territoire européen restent soumises aux mêmes obligations et sanctions que leurs homologues européennes. Cette approche harmonisée empêche les stratégies de contournement par délocalisation des activités de publication.
Les procédures de contrôle suivent un processus gradué. L’ARCOM notifie d’abord les manquements constatés en accordant un délai de mise en conformité. En cas de persistance des infractions, les sanctions financières s’appliquent automatiquement, accompagnées éventuellement d’une obligation de communiquer publiquement sur les mesures correctives adoptées.
Régime d’exemptions et justifications légales
La directive européenne prévoit trois catégories d’exemptions permettant aux éditeurs d’échapper temporairement ou définitivement aux obligations d’accessibilité. La première exemption concerne les modifications qui entraîneraient une transformation fondamentale de la nature du livre. Cette disposition vise les ouvrages dont l’accessibilité remettrait en cause l’intégrité artistique ou pédagogique, comme certains livres d’art ou contenus visuels spécifiques.
La seconde exemption s’applique lorsque la mise en accessibilité représente une charge disproportionnée pour l’éditeur. Cette évaluation prend en compte la taille de l’entreprise, ses ressources financières, le coût estimé des adaptations et les bénéfices attendus pour les utilisateurs. Cette approche proportionnelle évite d’imposer des contraintes économiquement insoutenables aux petites structures éditoriales. Avant de poursuivre, examinez « étudiants étrangers erreurs rejeter votre titre (essentiel) », avec critères de conformité et actions clés.
La troisième exemption vise spécifiquement les micro-entreprises employant moins de 10 salariés et réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 2 millions d’euros. Cette exemption reconnaît les contraintes particulières pesant sur les très petites entreprises du secteur, souvent spécialisées dans des niches éditoriales ou des créations artisanales.
Toute demande d’exemption nécessite une évaluation documentée que l’éditeur doit conserver et actualiser. Cette évaluation doit être renouvelée tous les cinq ans, lors de modifications substantielles du livre numérique concerné, ou sur demande expresse de l’ARCOM. La transparence de ces justifications garantit un usage raisonnable des exemptions et prévient les abus potentiels.
Exigences techniques d’accessibilité pour les ebooks
Les huit critères fondamentaux de conformité
L’architecture technique de l’accessibilité repose sur huit critères fondamentaux que nous devons maîtriser pour assurer la conformité des livres numériques. Le premier critère concerne la synchronisation des contenus textuels et audio pour les ouvrages intégrant des éléments sonores. Cette synchronisation permet aux lecteurs utilisant des technologies d’assistance de naviguer simultanément dans le texte et l’audio, offrant une expérience de lecture enrichie.
La compatibilité avec les technologies d’assistance constitue le deuxième pilier technique. Les ebooks doivent fonctionner correctement avec les lecteurs d’écran, les logiciels de reconnaissance vocale, les dispositifs de navigation alternative et autres outils spécialisés. Cette interopérabilité nécessite un respect strict des standards techniques et une attention particulière au codage des métadonnées.
L’accès au contenu et la navigation dans la mise en page, y compris dynamique, représentent le troisième critère. Les utilisateurs doivent pouvoir parcourir librement les différentes sections, chapitres et éléments du livre sans être bloqués par des interfaces inaccessibles. Cette exigence s’étend aux fonctionnalités de recherche, de marquage et d’annotation.
Les restitutions alternatives et l’interopérabilité forment le quatrième axe technique. Chaque élément visuel, graphique ou multimédia doit disposer d’une alternative textuelle appropriée. Cette approche garantit l’accès au contenu pour les personnes aveugles ou malvoyantes utilisant des technologies de synthèse vocale.
- Fourniture d’informations détaillées sur les caractéristiques d’accessibilité via les métadonnées intégrées
- Assurance que les mesures de gestion des droits numériques ne bloquent pas les fonctionnalités d’accessibilité
- Information claire sur le fonctionnement du service et ses caractéristiques d’accessibilité pour les utilisateurs
- Services d’assistance technique accessibles via des modes de communication appropriés et diversifiés
Pour accélérer vos démarches, référez-vous au « nouveaux controles cdg orly : repères », avec méthodologie simple et points d’attention.
Référentiels techniques et normes internationales
Les critères WCAG 2.1 constituent la référence technique internationale pour l’accessibilité numérique. Ces directives s’articulent autour de quatre principes fondamentaux : les contenus doivent être perceptibles par tous les utilisateurs, utilisables avec différentes technologies, compréhensibles dans leur structure et leur navigation, et robustes face aux évolutions technologiques.
Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité français transpose ces normes internationales dans le contexte réglementaire national. D’un autre côté, nous devons souligner que le RGAA, initialement conçu pour les sites web, ne couvre pas automatiquement l’ensemble des obligations spécifiques à l’EAA pour les livres numériques. Cette limite nécessite une approche complémentaire adaptée aux spécificités éditoriales.
Les principales lacunes identifiées dans les audits d’accessibilité concernent la navigation au clavier, souvent défaillante sur les plateformes de lecture. L’absence d’alternatives textuelles pour les images, graphiques et schémas représente également un obstacle majeur pour les lecteurs utilisant des technologies d’assistance. Les contrastes insuffisants entre les textes et les arrière-plans compliquent la lecture pour les personnes malvoyantes.
Les formulaires inaccessibles constituent un autre point de friction, notamment pour les fonctionnalités de recherche, de personnalisation de l’affichage ou de commentaire. Ces défauts techniques, identifiés par le baromètre 2024 de la Contentsquare Foundation, montrent que 40% des sites audités révèlent peu d’efforts d’accessibilité, et la moitié ne respecterait pas les futures obligations légales.
Public élargi et technologies d’assistance
Le public visé par l’EAA dépasse largement le périmètre de l’exception handicap française traditionnelle. Cette directive s’adresse aux personnes présentant une incapacité liée à l’âge, aux limitations temporaires des performances physiques ou cognitives, et à toute situation réduisant l’accès aux contenus numériques. Cette approche inclusive reconnaît que l’accessibilité bénéficie à un public bien plus large que les seules personnes en situation de handicap permanent.
Les exigences d’interopérabilité avec diverses technologies d’assistance imposent une compatibilité native avec les lecteurs d’écran, les interfaces de navigation alternative, les systèmes de grossissement de caractères et les dispositifs de saisie adaptés. Cette diversité technologique nécessite des tests approfondis sur différents équipements et logiciels pour garantir une expérience utilisateur homogène.
Les solutions techniques modernes facilitent l’implémentation de ces exigences. Les CMS headless permettent un contrôle total du code de présentation, l’utilisation de composants réutilisables accessibles, et la séparation claire entre contenu et présentation. Les frameworks comme React, Vue ou Next.js offrent des bibliothèques spécialisées dans l’accessibilité, accélérant le développement de plateformes conformes.
Cette évolution technique s’accompagne d’une transformation des processus de création et de publication. Les éditeurs doivent intégrer l’accessibilité dès la conception des projets, former leurs équipes aux bonnes pratiques, et mettre en place des protocoles de validation systématique. Cette approche préventive évite les coûts de mise en conformité a posteriori et garantit une qualité constante des publications.

Stratégies d’adaptation et accompagnement des éditeurs
Pour comparer vos options, retrouvez « booste mes ventes e commerce eaa : repères », avec récapitulatif des risques et solutions.
Plan stratégique français et mesures d’accompagnement
Le ministère de la Culture a mis en place un comité de pilotage dédié à l’accompagnement du secteur éditorial vers l’accessibilité numérique. Ce dispositif s’appuie sur un plan stratégique déclinant douze orientations concrètes pour préparer l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre aux nouvelles obligations européennes. Cette approche coordonnée vise à éviter les disparités de traitement et à harmoniser les pratiques professionnelles.
Les initiatives existantes prouvent la faisabilité de cette transformation. Depuis 2013, la rentrée littéraire adaptée mobilise volontairement les éditeurs pour proposer plus de 400 romans par an en formats accessibles. Cette opération inclut environ 60 titres jeunesse et couvre 80% des romans sélectionnés pour les grands prix littéraires. La plateforme Platon centralise ces efforts en collaboration avec plusieurs associations agréées.
Cette expérience pilote révèle les bénéfices économiques et sociétaux de l’accessibilité. Les éditeurs participants constatent un élargissement de leur lectorat, une amélioration de leur image de marque et une anticipation positive des contraintes réglementaires. Ces retours d’expérience encouragent l’extension progressive de ces pratiques à l’ensemble du catalogue éditorial.
L’accompagnement institutionnel comprend également des formations spécialisées, des guides techniques et des outils d’évaluation mis à disposition des professionnels. Cette approche pédagogique facilite l’appropriation des nouvelles exigences et réduit les coûts d’adaptation pour les entreprises, particulièrement les plus petites structures disposant de ressources limitées. Pour plus de conseils réglementaires sur Finlandcoe, nous suivons régulièrement ces évolutions sectorielles.
Impact organisationnel sur la chaîne du livre
La transformation vers l’accessibilité impacte transversalement tous les métiers de l’édition. Les éditeurs doivent repenser leurs processus de sélection et de validation des manuscrits en intégrant les critères d’accessibilité dès l’amont. Les développeurs et intégrateurs acquièrent de nouvelles compétences techniques pour maîtriser les standards WCAG et les technologies d’assistance.
Les designers et créateurs de contenu adaptent leurs méthodes de travail pour concevoir des interfaces inclusives. Cette évolution nécessite une formation approfondie aux principes de l’accessibilité numérique, aux tests utilisateurs avec des personnes handicapées, et à l’utilisation d’outils de validation automatisée. Ces nouvelles compétences représentent un investissement durable pour les entreprises.
L’intégration dès la conception des projets constitue une approche économiquement plus efficace que les adaptations ultérieures. Cette méthode « design for all » évite les surcoûts de refonte et garantit une cohérence technique entre tous les éléments du livre numérique. Elle nécessite par contre une réorganisation des workflows de production et une coordination renforcée entre les différents
intervenants.
La mise en place de processus documentés devient indispensable pour tracer les mesures d’accessibilité appliquées et justifier les éventuelles exemptions. Cette documentation technique et juridique protège les éditeurs lors des contrôles tout en facilitant la maintenance et l’évolution des contenus. Elle constitue également un outil de communication valorisant auprès des distributeurs et des lecteurs sensibles à ces enjeux.
Articulation avec l’exception handicap française
L’exception handicap française, fondée sur la loi DADVSI de 2006 et modifiée en 2016 et 2018, coexiste avec les nouvelles obligations européennes sans les remplacer. Cette exception permet aux organismes à but non lucratif de réaliser des versions adaptées d’œuvres sans autorisation préalable ni rémunération des ayants droit, mais uniquement dans les cas où aucune édition commerciale accessible n’existe.
Cette articulation complémentaire crée un écosystème à deux niveaux : les éditeurs développent leurs propres versions accessibles pour répondre aux obligations EAA, tandis que les associations spécialisées interviennent sur les œuvres orphelines ou les contenus pour lesquels l’accessibilité représente une charge disproportionnée. Cette répartition optimise les ressources disponibles et évite les duplications d’efforts.
Le contexte international du Traité de Marrakech de 2016 enrichit ce dispositif en autorisant les échanges transfrontaliers d’œuvres adaptées. La transposition européenne de 2017-2018 facilite la circulation des contenus accessibles au sein du marché intérieur et avec les pays tiers signataires. Cette dimension internationale multiplie les ressources disponibles pour les lecteurs européens.
L’évolution vers l’accessibilité native transforme progressivement le rôle des associations spécialisées. Plutôt que de se concentrer sur l’adaptation a posteriori des œuvres, elles orientent leurs actions vers l’accompagnement des éditeurs, la formation aux technologies d’assistance et la représentation des besoins des utilisateurs handicapés auprès des professionnels du secteur.
Cette transformation du secteur éditorial s’inscrit dans une démarche européenne plus large d’inclusion numérique. Au-delà des obligations réglementaires, elle ouvre de nouvelles perspectives économiques en élargissant le marché accessible aux éditeurs et en valorisant l’innovation technique. Les entreprises qui anticipent ces évolutions prennent une longueur d’avance concurrentielle significative sur leurs homologes moins préparées.
FAQ : Questions fréquentes sur l’EAA et les ebooks
Quand entrent en vigueur les obligations d’accessibilité pour les ebooks ?
Les nouveaux livres numériques devront être accessibles dès le 28 juin 2025, tandis que les éditeurs disposent jusqu’au 28 juin 2030 pour adapter leur fonds existant aux exigences de l’European Accessibility Act.
Quelles sanctions risquent les éditeurs non conformes ?
L’ARCOM peut infliger des amendes de 7 500 euros maximum par infraction constatée pour les personnes morales. La DGCCRF complète ce dispositif avec des sanctions pouvant atteindre 20 000 euros pour les aspects commerciaux.
Les petites maisons d’édition bénéficient-elles d’exemptions ?
Les micro-entreprises de moins de 10 salariés et moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel peuvent solliciter une exemption, sous réserve de justification documentée et renouvelable tous les cinq ans.
Comment vérifier la conformité technique d’un ebook ?
La conformité s’évalue selon huit critères techniques incluant la compatibilité avec les technologies d’assistance, les alternatives textuelles, la navigation accessible et les métadonnées d’accessibilité complètes.
L’exception handicap française disparaît-elle avec l’EAA ?
Non, l’exception handicap coexiste avec les nouvelles obligations européennes et continue de s’appliquer pour les œuvres sans version commerciale accessible disponible.


